
Le chef de l'État, le colonel Assimi Goïta lors de son discours
Placé sous le thème : «la paix, la sécurité
et le développement», le 2è sommet Russie-Afrique s’est tenu vendredi à Saint Pétersbourg
en présence d’une quarantaine de chefs d’État et de délégations venus d’Afrique
dont le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Ouvrant cette session plénière, le président de la Fédération
de Russie, Vladimir Poutine, a souligné la nécessité pour son pays et les États
africains de coordonner leur approche sur les questions internationales comme
la lutte contre le terrorisme, la sécurité internationale, les questions
tendancieuses des droits de l’Homme, le rejet des sanctions injustes contre les
pays qui mènent une politique en désaccord avec l’ordre mondial établi.
L’hôte du sommet a, par ailleurs, relevé la
volonté de l’Afrique de s’impliquer dans le règlement pacifique du conflit qui
oppose la Russie à l’Ukraine. La Russie soutient aussi l’initiative de l’Union
africaine de bénéficier d’une représentation dans les instances dirigeantes du
G20. De même que Moscou prend acte de la volonté maintes fois réitérée des
Africains de bénéficier d’une représentation au sein du Conseil de sécurité de
l’Organisation des Nations unies.
Le continent africain est toujours en proie aux conflits internes divers et notamment à la lutte contre le terrorisme. La Russie s’engage à améliorer davantage sa coopération militaire avec les pays africains et n’exclut pas la livraison de matériel militaire de guerre à certains pays, a promis le président russe. L’intention de la Russie est aussi d’accroître davantage sa présence diplomatique sur le continent à travers la densification du réseau des centres russes, l’ouverture de nouveaux consulats et ambassades, le renforcement de la coopération dans plusieurs domaines.
MESSAGE FORT DU PRÉSIDENT GOÏTA- C’est en
boubou basin tout blanc et coiffé d’une chéchia blanche (à l’exception du président,
seuls deux autres, dont celui de la Gambie, Adama Barro et le représentant du
petit Royaume d’Afrique australe le Swatini portaient des tenues
traditionnelles) que le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta a
participé aux travaux du sommet le vendredi. Prenant la parole, il a salué et
remercié son homologue russe, l’hôte du sommet, Vladimir Poutine, pour
l’invitation qui lui a été adressée et pour l’accueil combien chaleureux qui
lui a été réservé ainsi qu’à sa délégation.
La tenue du sommet de Saint-Pétersbourg, moins
de quatre ans après celui de Sotchi en 2019, témoigne de la qualité du
partenariat stratégique entre la Russie et l’Afrique. Un partenariat fondé sur
une amitié de longue date, la sincérité, le respect mutuel, toutes choses qui
impriment un caractère spécial à nos relations, a souligné le président Goïta,
avant de rappeler que le Mali et la Russie entretiennent de solides relations
d’amitié et de coopération depuis 1960. «En dépit des bouleversements
intervenus, nos relations se sont densifiées et diversifiées avec des succès et
des réalisations dans les domaines stratégiques comme les infrastructures,
l’agriculture, la santé, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique,
la géologie et les mines ainsi que la défense et la sécurité», a précisé le
chef de l’État.
Malgré la situation géopolitique et la
conjoncture mondiale, il est évident et cela est bien un constat que le peuple
malien est fortement mobilisé aux côtés des autorités de la Transition dont
l’objectif est de construire et consolider dans la durée, un partenariat stratégique
gagnant-gagnant entre le Mali et la Fédération de Russie pour le bonheur de nos
deux peuples, a noté le président de la Transition. Il ajoutera qu’un tel
partenariat est d’autant plus indispensable que la Russie a su prouver dans les
moments difficiles, son statut de partenaire traditionnel du Mali, tant par sa
fiabilité que par son dynamisme dans l’accompagnement de notre pays pour
relever les défis cruciaux du moment tout en respectant notre souveraineté.
Convaincus que la restauration de la paix, de
la stabilité et de la sécurité est la pierre angulaire de tout développement,
nous avons décidé d’assumer pleinement notre responsabilité première qui est de
protéger nos populations et de défendre l’intégrité de notre territoire. Ce
choix stratégique, a précisé le président Goïta, intervient après une décennie
de présence de forces internationales sans résultats tangibles et dont le schéma
consistait à entretenir la menace sur notre territoire et nous maintenir dans la
dépendance.
C’est pourquoi, dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles
des Forces de défense et de sécurité, le Mali a noué avec la Russie un
partenariat militaire, dont le chef de l’état a salué la fiabilité. «Ainsi,
avec l’appui de la Russie, le Mali recouvre progressivement sa pleine
souveraineté sur l’ensemble de son territoire et nos Forces de défense et de sécurité
opèrent en toute autonomie et en toute liberté d’action», a révélé le président
Goïta.
Les forces maliennes sont désormais dans une
dynamique offensive, reprenant du terrain et réduisant de façon significative
les attaques ciblant les camps militaires et les civils, permettant ainsi le
retour progressif des personnes déplacées et des services sociaux de base dans
plusieurs localités. Le chef de l’État a, à ce titre, renouvelé sa profonde
gratitude pour l’appui de la Russie sous l’impulsion du président Poutine, qui
a permis au Mali de connaitre des avancées significatives dans le cadre de la
lutte contre le terrorisme.
La coopération entre les deux pays ne saurait se réduire aux seules questions de défense et sécurité. Elle embrasse également les domaines du renforcement des capacités en ressources humaines par l’augmentation des bourses d’études dans tous les secteurs stratégiques ainsi qu’aux relations économiques et commerciales. Ainsi, le partenariat entre les secteurs privés de nos deux pays connaît, aujourd’hui, une nouvelle dynamique. Le Forum économique et humanitaire en marge du sommet est une opportunité pour accroître les relations économiques au plan bilatéral, a espéré le président Goïta.
REPRISE DE L’AIDE HUMANITAIRE RUSSE-
Aujourd’hui plus que jamais, les destins des peuples africains et russes sont
liés. Cette interdépendance exige une réponse collective et appropriée aux défis
auxquels nous devons ensemble faire face. Sans cette cohésion, l’affirmation de
la souveraineté pleine et entière de nos États, la lutte contre le terrorisme
et la pauvreté de même que la promotion des droits et des libertés ne peuvent être
conduites efficacement. La région du Sahel en général et le Mali en particulier
est, depuis quelques années, en proie à une crise multidimensionnelle, résultante
de l’intervention de l’Otan en Libye. Cela a rendu plus vulnérables des
populations déjà confrontées aux effets combinés des facteurs sécuritaires,
socio-politiques, économiques, climatiques, environnementaux et récemment
sanitaires liés à la pandémie de la Covid-19.
Le colonel Assimi Goïta a saisi l’opportunité
de la rencontre pour remercier tous nos amis et partenaires qui continuent
d’exprimer leur solidarité et leur soutien aux pays du Sahel en vue de
renforcer la résilience de nos populations face à l’insécurité alimentaire et
nutritionnelle cyclique. Concernant la situation alimentaire critique de
certains pays du continent et souhaitant la reprise de l’envoi de l’aide
humanitaire, le chef de l’État a plaidé pour la reprise des discussions
relatives à la conclusion d’un accord international juste et équitable
permettant l’exportation des céréales à destination de l’Afrique. S’agissant du
différend qui oppose la Russie à l’Ukraine, le Mali invite à plus d’ouverture
et de pragmatisme en vue de poursuivre et renforcer les efforts pour un règlement
pacifique de la crise.
En tant que membre des Nations unies, le Mali reste attaché à la coopération internationale, au multilatéralisme et à un ordre international fondé sur des règles justes et équitables. Il est donc primordial que tous les membres des Nations unies respectent les valeurs et principes fondamentaux du droit international et agissent de manière à protéger et à faire respecter la Charte des Nations unies. C’est la raison pour laquelle, le Mali soutient l’initiative de la Russie appelant à un nouveau consensus pour défendre les buts et principes de la Charte.
RÉAFFIRMATION DES PRINCIPES- La multiplication
des crises et des conflits en dépit de l’implication de la communauté
internationale plaide en faveur d’une nouvelle architecture de la sécurité
internationale qui passera forcément par une réforme du Conseil de sécurité de
l’Onu. Notre organisation commune doit s’adapter au monde multipolaire afin de
conserver toute sa crédibilité, a préconisé le président Goïta. Avant
d’insister sur le fait que l’instrumentalisation et la politisation de la
question des droits de l’Homme doivent cesser, de même que le système de deux
poids, deux mesures.
La question de l’élargissement du Conseil de sécurité,
est aujourd’hui un point majeur à l’ordre du jour de la réforme du Système des
Nations unies. Elle est nécessaire et justifiée, avec la proposition de l’Union
africaine, qui réclame seulement deux sièges permanents pour l’Afrique, a appuyé
le colonel Assimi Goïta.
Avant de conclure son intervention, le chef de
l’État a tenu à réaffirmer l’entière disponibilité du Mali à poursuivre et à
renforcer ses relations avec l’ensemble des partenaires sur la base du respect
des trois principes qui guident l’action publique en République du Mali, à
savoir : le respect de la souveraineté du Mali ; le respect des choix
stratégiques et des choix de partenaires opérés par le Mali ; la défense
des intérêts du peuple malien dans les décisions prises.
NOUVELLE DYNAMIQUE DANS LES RELATIONS RUSSO-AFRICAINES
La Russie veut insuffler un nouvel élan dans
sa coopération avec le continent africain. En effet, en ouvrant, le jeudi 27
juillet 2023, les travaux du 2è sommet économique et humanitaire Russie-Afrique
au Centre des congrès à Saint Pétersbourg, le président Vladimir Poutine, tout
en prenant en compte les inquiétudes des dirigeants africains sur la
perturbation de l’approvisionnement du continent en céréales, a donné des
gages. Il a indiqué que la Russie a
envoyé 11,2 millions de tonnes de céréales en 2022 et plus de 10 millions
depuis le début de l’année 2023.
Cette action va se poursuivre à travers
l’envoi à titre gratuit de 50 millions de tonnes de céréales au profit de cinq
pays africains : Burkina Faso, Zimbabwe, Mali, Somalie et République
centrafricaine. Moscou va accroître considérablement son
investissement en Afrique en passant de 23 milliards de dollars (12.650
milliards de Fcfa) actuellement à plus de 90 milliards de dollars (49.500
milliards de Fcfa) dans le cadre d’un partenariat mutuellement avantageux.
Il a rassuré ses invités sur
l’approvisionnement du continent en céréales, dont le dispositif mis en place
par Moscou a été arrêté à la mi-juillet à cause de la crise ukrainienne et de
la non levée des sanctions contre la Russie par les Occidentaux. Il a assuré
que malgré cette crise toutes les dispositions seront prises pour soulager les
pays africains en attente de cette aide humanitaire, dont le Mali, le Burkina
Faso et l’Éthiopie font partie. Le dispositif d’exportation des céréales mis en
place permettra d’expédier 156 millions de tonnes de céréales. Sur ce volume,
60 millions de tonnes de tonnes de céréales, dont 48 millions de tonnes en blé,
seront exportées vers l’Afrique, a précisé le dirigeant russe.
L’Afrique comptera 3,8 milliards d’habitants à
l’horizon 2050. Le président en exercice de l’Union africaine et président de
l’Union des Comores, Azali Ansoumani, a
souligné que la Russie est un partenaire stratégique pour le continent
africain. Environ 30% des exportations en céréales de la Russie sont destinées à
l’Afrique, ce qui représente un volume financier de 3,3 milliards de dollars
(environ 1.815 milliards de Fcfa) de valeur marchande de l’exportation du blé
sur le continent. Force est de constater que la crise ukrainienne menace ce
partenariat commercial céréalier entre la Russie et l’Afrique, s’est inquiété
le président Ansoumani. La sécurité alimentaire du continent est d’autant plus
menacée qu’elle est exacerbée par les fluctuations des prix des produits
agricoles qui connaissent une tendance haussière sur les marchés mondiaux, a
soutenu le président en exercice de l’Union africaine.
Sur un
tout autre plan, le président comorien a salué les efforts de la Russie qui
s’implique pour une meilleure représentation des pays africains dans les
instances des organisations internationales, notamment au Conseil de sécurité
de l’Onu et au G20. L’Afrique ne peut pas rester en marge de ces instances
internationales.
Son intégration permettra de réparer l’injustice dont elle est
victime et apportera plus d’équité et de sécurité dans les relations
internationales. Le président Vladimir Poutine a assuré que la Russie est prête
à partager son expérience dans divers domaines comme les énergies, les
infrastructures, les industries, la formation universitaire et le secteur privé.
Les entreprises russes pourront déployer leurs expertises dans plusieurs
domaines de coopération. Moscou est prêt aussi à accorder des prêts
concessionnels pour financer les investissements en Afrique. Pour ce faire, une
fondation pour participer aux projets d’investissements en Afrique est créée.
Pour le dirigeant russe, son pays est également
prêt à coopérer dans plusieurs domaines prioritaires dont notamment la sécurité
de l’information, l’intelligence artificielle. Elle s’attellera à connecter les
établissements financiers africains au système financier russe en vue de
booster les flux financiers et commerciaux et assurer la stabilité et la
durabilité des échanges entre la Russie et les pays africains.
Le réseau des représentations commerciales en Afrique s’élargira. «Nous allons davantage accorder l’attention au renforcement des relations culturelles à travers la création des centres d’apprentissage de la langue russe dans les pays africains, la formation des cadres. Des programmes de visites des jeunes, d’opérateurs économiques africains seront organisés», a déclaré le président Poutine, annonçant que la Russie va organiser en août 2024 un Forum mondial de la jeunesse où 20.000 représentants de 180 pays seront conviés.
Signature d’accords de partenariat :BAMAKO ET MOSCOU RENFORCENT LEUR COOPÉRATION
En marge du sommet Russie-Afrique, le ministre
des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a
paraphé vendredi plusieurs accords avec la Russie. Le premier document paraphé
est un mémorandum d’entente entre le ministère de l’Industrie et du Commerce et
le ministère russe du Développement économique. C’est un accord qui vise la
promotion des échanges commerciaux entre les deux pays, ainsi que
l’instauration d’un mécanisme d’information.
Deux autres mémorandums d’entente ont été signés
entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique
et le ministère russe des Sciences et de l’Enseignement supérieur. Ces accords
visent le renforcement de la coopération au niveau de l’enseignement supérieur.
Le but est aussi le développement et la consolidation des rapports dans le
domaine des activités scientifiques, technologiques et de l’innovation.
Envoyé spécial
Moriba COULIBALY
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