Pêche à la ligne : Un passe-temps à Bamako

Au-delà du loisir de pêcher, ce hobby permet à des férus de l’activité de deviser tranquillement sur les berges du fleuve Niger et de profiter des effluves de la brise de terre nocturne

Publié jeudi 30 octobre 2025 à 07:56
Pêche à la ligne : Un passe-temps à Bamako

Des jeunes et gamins en train de ferrer des poissons

Armés de matériels de pêche à la ligne rudimentaires composés notamment de long fil attaché à un bâton ou sans bâton et au bout duquel est accroché un flotteur, une plombée et un ou des hameçons, ils sont nombreux ces pêcheurs occasionnels à envahir les berges du fleuve Niger en période de montée des eaux. Ils squattent les moindres monticules et promontoires disponibles les nuits pour en faire un passe-temps favori.

Une nuit de fin d’aout 2025 à Djicoroni-Para en Commune IV du District de Bamako. Oumar Keita et d’autres férus de la pêche en ligne viennent élire domicile au bord du fleuve. Bien masqués pour se protéger contre les piqûres des moustiques, ils portent des chaussettes, des chemises manches longues et chapeau. Torches allumées, ils font les derniers réglages de leurs matériels de pêche en tâtant les flotteurs et plombées servant à signaler la prise ou les touches.

Dans cette nuit douce encombrée de fraicheur d’une pluie de la veille, les grenouilles coassent dans une ambiance interminable autour des pêcheurs. Ils mettent les lombrics aux hameçons, jettent les lignes dans l’eau et s’assoient tranquillement pour scruter les flotteurs. Oumar Kéita explique que c’est une occasion pour lui en cette période de venir se divertir en pratiquant la pêche à la ligne.

Selon le jeune d’une trentaine d’années, c’est pendant les soirs de week-ends qu’il vient au fleuve. Il lui arrive aussi de rester sur les berges jusqu’aux environs de 2 h du matin. «Souvent, je quitte ici en bon pêcheur et avec le sourire», affirme-t-il. Quand la pêche est fructueuse, c’est la joie pour lui d’offrir l’occasion à la ménagère de préparer de bons plats délicieux aux poissons sans se soucier du prix de cette denrée.

CAPTURER BEAUCOUP DE POISSONS- Le petit Amadou se balade avec ses camarades au bord de l’eau, cherchant un endroit propice pour s’installer. Auparavant, la bande de bambins a tâté plusieurs promontoires sans succès. Elle est à la recherche d’un bon endroit qui leur porte chance pour capturer beaucoup de poissons. Mais apparemment, la chance n’était pas de leur côté ce soir-là et de guerre lasse, ils ont décidé de rentrer bredouille de cette soirée de pêche infructueuse. Les occasions où ils arrivent à pêcher du poisson, ils organisent eux-mêmes un petit festin pour égayer leurs papilles gustatives, affirment-ils.

Samedi 6 septembre 2025, il est environ 18 h. Le nommé Sangaré surveille minutieusement le mouvement de son flotteur dans l’eau. À sa gauche, est assis un camarade aussi pêcheur avec qui, il partage une mèche de cigarette. Soudain, son flotteur dandine, il arrache sa ligne dans l’eau avec promptitude et fait sortir une carpe. La joie l’envahit, il commence à fanfaronner aux yeux de son ami. Maçon de profession, Sangaré fait savoir qu’en cette période de vaches maigres pour ses activités professionnelles, il vient régulièrement au fleuve la nuit pour tuer le temps et se remonter le moral.

Quant à Mamane, mécanicien auto de son état, il sermonne les enfants qui sont venus faire une partie de pêche en leur intimant l’ordre de rentrer à la maison avant l’heure de la prière du crépuscule. Ce garagiste laisse entendre que le marché est morose actuellement. Comme son garage n’est pas loin du fleuve, il en profite pour venir pêcher les soirs.

Cet autre amateur de la pêche qui n’a pas souhaité dévoiler son nom est installé sous un baobab. Il assure qu’il s’adonne à cette pratique à ses heures perdues. Il lance deux lignes dans l’eau et s’assoit tranquillement. À peine s’est-il détendu qu’un fil de l’un de ses hameçons commence à s’étirer. D’un geste prompt, il le ressort avec un poisson. Il arrive, selon ses explications, que les hameçons se coincent au fond de l’eau ou accrochent les filets des pêcheurs Bozo (professionnels de la pêche). Quand cela se produit, il coupe le fil en abandonnant le reste de la ligne et l’hameçon dans l’eau. C’est pour cela qu’il dispose toujours de quelques accessoires de matériels de pêche pour se dépanner.

De leur côté, les pêcheurs Bozo ne voient pas d’un bon œil ces amateurs qui leur causent plus de tort en abîmant leurs filets. Ils redoutent surtout les enfants qui leur causent souvent des désagréments et disparaissent après leurs forfaitures. La pêche à la ligne est un plaisir pour beaucoup de personnes dans la capitale. Car, selon eux, au-delà de pêcher les poissons, ce passe-temps leur permet de se détendre, d’une part et d’autre part de s’arracher dans la tranquillité de la nuit des soucis du quotidien.

N'Famoro KEITA

Lire aussi : Opérationnalisation de la BCID-AES : De grandes avancées

La rencontre de Bamako va permettre de mettre en place les organes dirigeants de la BCID-AES, valider les textes fondateurs tout en veillant à la disponibilité des moyens techniques, financiers, juridiques et humains nécessaires à son développement.

Lire aussi : Koulouba : Le Président Goïta inaugure les Places de «Mali Tièbaw» et de «Mali Kèlèmasaw»

À la place des statues des explorateurs et des gouverneurs du Soudan français, se trouvent désormais celles des résistants à la pénétration coloniale et des figures emblématiques de notre Armée.

Lire aussi : À l’heure du Mali : Anciens et nouveaux médias, vent debout

Il est bien loin ce temps où Radio Mali et L’Essor mobilisaient seuls tous les sens des citoyens maliens et façonnaient l’opinion. Jusqu’en 1983, lorsqu’ils furent rejoints par la télévision nationale. La nouvelle venue ne faisait qu’agrandir la famille des «médias publics»..

Lire aussi : Bataille du vrai et du faux : Comprendre la désinformation et les armes du fact-checking

Dans un environnement informationnel en constante mutation, démêler le vrai du faux est devenu un enjeu majeur. Et ce combat contre la désinformation nécessite obligatoirement le respect des principes du journalisme..

Lire aussi : Numérique : terreau fertile à la désinformation

Les médias traditionnels ou classiques prennent le temps de recouper l’information avant de la diffuser. Tel n’est pas forcément le cas des nouveaux acteurs du métier appelés «vidéoman» qui, à la recherche de buzz et de sensation forte pour se faire plus d’audience, tombent facilement .

Lire aussi : Médias publics : Regards croisés sur l’héritage et les défis actuels de l’Essor et de l’Ortm

Dans les lignes qui suivent, nos deux interlocuteurs se sont prononcés sur les rôles de l’Essor et de l’ORTM dans l’ancrage institutionnel de notre pays, leur adaptation à l’évolution numérique, les défis et la contre-attaque dans le cadre de la guerre informationnelle.

Les articles de l'auteur

Éradication de la rage : La nécessaire implication de toute la communauté

En 2024, les services vétérinaires ont recensé 1.385 personnes mordues par 16 animaux de différentes espèces dans notre pays.

Par N'Famoro KEITA


Publié mercredi 01 octobre 2025 à 09:05

Spécial 22 septembre 2025, Renforcement du mix énergétique : Les trois projets majeurs du président Goïta

Il s’agit des centrales solaires de Sanankoroba, Safo et Tiakadougou-Dialakoro pour une capacité totale de 400 mégawatt (MW). Les travaux ont été lancés en 2024 par le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta.

Par N'Famoro KEITA


Publié vendredi 19 septembre 2025 à 21:56

Santé des végétaux : L’OPV évalue les capacités phytosanitaires du Mali

La santé des végétaux est un enjeu mondial majeurL’Office de protection des végétaux (OPV) a organisé, hier dans ses locaux, le 2è atelier d’évaluation des capacités phytosanitaires du Mali..

Par N'Famoro KEITA


Publié mardi 09 septembre 2025 à 08:22

Convention groupée de la zone 4 de la JCI Mali : Pour l’excellence et le leadership

Placée sous le thème : « Jeunesse engagée : apprendre et innover pour relever les défis de l’employabilité des jeunes du Mali », la 16ᵉ convention groupée de la zone 4 (Z4) de la Jeune Chambre Internationale (JCI) du Mali s’est tenue samedi dernier, au Centre de formation des collectivités territoriales..

Par N'Famoro KEITA


Publié mardi 26 août 2025 à 09:53

Sébénikoro : Elle se défenestre à la suite d’un différend avec son époux

Les disputes du couple sont choses courantes dans nombre de foyers. Cependant, ces histoires sortent de l’ordinaire lorsque la femme totalement hors d’elle-même décide de mettre fin à ses jours. Pourtant, c’est une scène dramatique du genre auquel les habitants de Dramanebougou, un des secteurs de Sébénicoro, quartier populaire de la Commune IV du District de Bamako, ont vécu la semaine dernière..

Par N'Famoro KEITA


Publié jeudi 31 juillet 2025 à 12:08

Sotrama : De la gloire à la décadence ?

Ces minibus tirent leur nom d’une société de transport dont l’ambition s’est noyée dans un flot de cafouillages. Aujourd’hui, les acteurs prônent une reprise en main du secteur.

Par N'Famoro KEITA


Publié mercredi 30 juillet 2025 à 10:18

Zone périurbaine de Bamako : Le ministre chargé de l’Élevage satisfait du déroulement de la campagne agricole

Le ministre de l’Élevage et de Pêche, Youba Ba, a clôturé ses visites de terrain, vendredi dernier au gouvernorat du District de Bamako, par une rencontre avec les cadres des services techniques rattachés à son département..

Par N'Famoro KEITA


Publié lundi 28 juillet 2025 à 07:32

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner