
L’Essor : La Hac doit réguler le
secteur de la communication tout en veillant notamment au respect de la liberté
de la presse. À votre avis, comment cette liberté doit s’exercer dans le
contexte sociopolitique actuel ?
Seydou Sissouma : Le régulateur,
par les textes, a un certain nombre de prérogatives qui vont de la capacité à
octroyer à ceux qui sont intéressés par des activités dans le secteur des
médias, notamment les médias audiovisuels, les autorisations de fréquences qui
les permettent de créer une radio ou d’installer une chaîne de télévision. En
plus de cette mission, sa tâche c’est aussi de veiller à la promotion de la
liberté de presse. Il n’y a pas de régulation dans un pays où il n’y a pas de liberté. Dans un État où il
n’y a qu’une seule chaîne de télé et un seul journal, on n’a pas besoin de
réguler quoi que ce soit.
La régulation est fille du
pluralisme, de la diversité de médias dans un espace public. La tâche du
régulateur est de veiller à ce que ce pluralisme s’exerce dans les limites que
la loi elle-même fixe. C’est cette vision qui commande l’activité quotidienne
de la Hac. Elle se traduit par un rappel à la loi et aux règlements dans
certaines circonstances ; et dans d’autres, à des conseils qu’on peut donner à
des acteurs du secteur des médias lorsqu’on constate un certain nombre de
dysfonctionnements.
Contrairement à ce qu’on peut penser à priori, beaucoup de
choses se passent au quotidien dans le travail de la Hac, qui ne relèvent pas
de sanction ni de blâme. Il y a ici des professionnels des médias qui peuvent
analyser les problèmes et estimer qu’un échange avec le média ou le journaliste
concerné peut permettre d’avoir une lecture commune de ce qui est fait ou la
manière la plus idoine pour le faire de façon améliorée.
Aussi, une des tâches dévolue au régulateur est de
contribuer tant que cela est possible au renforcement de capacités. Dans
l’espace francophone africain d’une manière générale, il y a un peu plus de
trente ans, les pays ont basculé dans le pluralisme politique à la faveur des
conférences nationales sans que les ressources humaines appropriées aient été
toujours présentes pour conduire les projets multiples qu’on a vu naître dans
le secteur des médias. Il y a des journaux qui ont été créés, des radios un peu
partout, l’essor des chaînes de télévision. à l’époque, au Mali par exemple, il
n’y avait aucune école de journalisme.
Mais ce n’était pas une raison pour dire
aux gens, attendez que les professionnels arrivent pour qu’on ait des radios,
des chaînes de télévision. Des initiatives ont foisonné. La volonté de faire le
journalisme ne vous donne toujours pas la connaissance nécessaire pour le faire
de manière convenable. Dans un environnement pareil, le travail du régulateur,
c’est de voir comment les acteurs peuvent conjuguer leurs efforts afin que ceux
qui se sont lancés dans le métier sans avoir totalement les armes, puissent
apprendre davantage les codes du métier auquel ils se sont destinés. Cela
renvoi un peu au renforcement des capacités.
Vous avez touché aux éléments du
contexte. C’est un contexte comme celui
que nous connaissons au plan sécuritaire. Également, une transition
politique est un contexte particulier. L’enjeu c’est de faire en sorte que
pendant cette séquence où il y a des contraintes sur tout le monde (politiques,
médias…) que les choses puissent se passer sans mettre l’essentiel de côté. Et
l’essentiel, c’est vraiment que le débat public continue d’être animé par les
médias.
Dans cet esprit, il faut saluer le travail des médias maliens, tous
supports confondus. L’environnement dans lequel ils évoluent n’est pas un
environnement simple. Non seulement en termes de moyens pour faire vivre les
organes dont ils ont en charge, mais aussi l’environnement sécuritaire est une
contrainte qui pèse sur leurs épaules. Mais ils font un effort remarquable
d’accomplissement de leur métier dans le respect des codes qui président au
métier donc dans l’exercice d’une responsabilité assumée au plan personnel.
C’est ça le journalisme. Je pense que la plupart du temps, les acteurs font la
part des choses et agissent dans un sens qui préserve l’essentiel des acquis de
la profession et qui contribue également à ce que l’espace public reste un
espace apaisé pour le bien de tout monde.
L’Essor : L’autorité a un pouvoir
disciplinaire sur les acteurs de la presse. Et cela est souvent perçu comme de
la censure ou, selon certains acteurs, une caporalisation des médias. Qu’en
pensez vous ?
Seydou Sissouma : Vous n’avez pas
besoin de régulateur pour savoir ce que vous ne pouvez pas écrire. Vous ne
pouvez écrire des articles diffamatoires contre une personne, faire des
calomnies. Comme toute profession, le métier du journalisme est un métier qui
est installé sur un certain nombre de règles et ces règles, vous les apprenez à
l’école ou dans la pratique professionnelle. Et c’est lorsque vous sortez de
ces règles là qu’il y a un rappel du régulateur et parfois même de
l’autorégulateur.
Dans beaucoup de pays, la question des manquements à
l’éthique et à la déontologie est gérée plutôt par des organes d’autorégulation,
ce sont des organes qui regroupent en leur sein que les journalistes et
professions connexes. C’est une initiative de la corporation où on est jugé par
ses paires. C’est très utile de mettre la question sur la table, parce qu’il y
a beaucoup de choses que la profession elle-même peut gérer sans que le
régulateur n’intervienne. Il n’y a pas d’exercice parfait du métier, même le
régulateur n’exerce pas son métier de façon parfaite. Il peut y avoir des
manquements, mais lorsqu’il y a ces manquements, le régulateur a le devoir de
rappeler là où la pratique professionnelle a fléchi et les corrections qu’il
faut y apporter. Cela n’à rien à voir avec la censure. C’est un métier où
théoriquement lorsque on l’exerce, on est censé connaître les règles qui gouvernent.
L’Essor : Que fait la Hac en
termes d’accompagnement des acteurs du secteur dans la pérennisation de leur
œuvre d’information des masses ?
Seydou Sissouma : Une des
missions de la Hac, c’est d’aider au renforcement des capacités, de prendre en
compte les difficultés réelles que les médias peuvent rencontrer et voir dans
quelle mesure les entreprises de communication peuvent continuer à faire leur
travail. Parce que la Hac a le mandat d’autoriser la création des chaînes de
télévision, d’octroyer les fréquences radios. Ces fréquences étant des
ressources privées, tout bénéficiaire est assujetti au payement de redevances.
Les bénéficiaires ont le devoir de s’acquitter annuellement des redevances.
Réalisée par
Fadi CISSE
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