Ce produit d’exportation par excellence est peu consommé et pas transformé au Mali. Les acteurs de l’Interprofession souhaitent changer la donne afin de bénéficier de tous les avantages financiers de l’exploitation de la plante
Filière en pleine expansion au Mali, la gomme arabique est
une résine naturelle et végétale issue de l’acacia (arbre à branche épineuse et
à fleurs en grappe de l’Afrique subsaharienne). Produit à multiples usages,
cette résine est très prisée par les secteurs de l’agroalimentaire et de
l’industrie pharmaceutique. Elle est incorporée dans la fabrication des glaces,
boissons, pesticides, etc.
Dans notre pays, la gomme arabique est produite dans les Régions
de Kayes, Sikasso, Koulikoro, Ségou et Tombouctou à travers cinq principaux
bassins de production. Celui de Kayes est le plus développé. Malgré ce
potentiel de production, notre pays ne dispose d’aucune unité de
transformation. à cet effet, la totalité de la gomme produite au Mali est exportée
vers les pays à grande capacité de transformation industrielle, notamment la
Chine, la France, les États-Unis d’Amérique, le Royaume Uni, l’Allemagne,
l’Italie, le Japon, l’Inde, etc.
Fort de ce constat, le gouvernement a mis en
place le Projet de renforcement des capacités productives et commerciales de la
filière gomme arabique au Mali, à travers l’Unité de mise en œuvre du cadre intégré
(Umoci). L’objectif de ce projet est de contribuer à l’amélioration des revenus
des acteurs directs de la filière, notamment les producteurs, les collecteurs
et les exportateurs afin de réduire la pauvreté. Ces dernières années, le taux
d’exportation du produit a fortement baissé à cause de la pandémie de
coronavirus qui impacte le commerce international de façon générale.
Makanba Keïta est le
chargé du suivi-évaluation du Projet de renforcement des capacités productives
et commerciales de la filière gomme arabique au Mali. Il explique qu’en 2020,
le volume d’exportation de cette résine se chiffrait à 11.869,89 tonnes avec
une valeur marchande évaluée à plus de 8,547 milliards de Fcfa contre 9.436
tonnes en 2019, dont la valeur marchande était estimée à plus de 5,800
milliards de Fcfa. Cette année, la pandémie de coronavirus a beaucoup impacté
les activités. Actuellement, les chiffres des exportations sont revus à la
baisse contrairement aux années précédentes.
Les foires internationales n’ont
plus lieu à cause de la maladie. Le président de l’Interprofession de la filière
gomme arabique du Mali, Cheick Oumar Guèye, soutient que la crise sanitaire a
occasionné la chute drastique des activités industrielles. Cela a négativement
impacté la production et la commercialisation locale de la gomme arabique.
L’Interprofession qu’il préside défend les intérêts des acteurs de la filière
au Mali. Il affirme à cet effet que la gomme arabique est un produit
d’exportation par excellence peu consommé et pas transformé au Mali. La totalité
de la production est exportée.
À cause de son usage multiforme (la gomme arabique est un
additif alimentaire qui sert à la fabrication des boissons, des produits cosmétiques,
la peinture, la texture, la pharmacie), elle doit subir un traitement
particulier au préalable. «Malheureusement au Mali, nous ne disposons pas
d’unités de transformation industrielle, déplore le président de
l’Interprofession.
Par ailleurs, la consommation locale de la gomme n’est pas
traditionnellement un gros marché. Cependant, elle entre dans certaines activités
économiques qui occupent en général les femmes. Par exemple, Fatoumata Keita,
une ménagère établie à Kalaban coura, nous explique qu’elle utilise ce produit
sur ses vêtements en basin ou wax pour les rendre plus brillants.
Mais
actuellement, poursuit-elle, avec la gomme fabriquée à base de manioc en poudre
blanche, peu d’entre elles utilisent la gomme arabique. «J’ai utilisé deux à
trois fois la gomme arabique pour imbiber mes tissus wax. Mais actuellement,
j’ai arrêté de l’utiliser au profit de la gomme industrielle en poudre blanche,
car son utilisation est compliquée», relate-t-elle.
Installé en face de l’Institut national des arts (INA) de
Bamako, Youssouf Sanogo, vendeur d’encens et de gomme arabique au Grand marché,
se plaint de la morosité du marché. Il y a deux qualités de gomme arabique sur
le marché à savoir la couleur blanche et la rouge. «Pour le moment, nous
disposons de la rouge dont la qualité est moins prisée par les clients car,
nous n’arrivons plus à avoir la blanche», explique-t-il. Cette dernière est généralement
exportée dans les pays occidentaux. Sur un ton très désespéré, notre marchand
exprime son désarroi face à la situation.
Autrefois, les gens venaient acheter
en grande quantité nos produits et je faisais de très bons chiffres d’affaires,
se souvient Youssouf Sanogo. Mais, aujourd’hui, le prix du kilogramme de la
gomme a chuté. Il oscille entre 250 et 300 Fcfa pour les clients particuliers
et les acheteurs en gros.
Un peu plus loin, Drissa Traoré alias Badri est
assis sur un banc. Il écrase en petits morceaux de grosses boules de gomme
arabique avant de les remettre dans un sac de 50 kg. Comme Youssouf Sanogo, la
rareté de la clientèle l’inquiète. Il se plaint également de la rareté du
produit sur le marché. Selon lui, cette difficulté dans l’approvisionnement du
marché est dûe à la coupe abusive et anarchique du bois qui touche les
plantations sauvages d’acacia.
Au-delà des difficultés liées à la pandémie, le président de
l’Interprofession, souligne la difficulté d’accès aux financements pour
favoriser la filière et renforcer les capacités des sociétés coopératives mises
en place au niveau de la production, de la collecte et des exportateurs pour
faciliter les transactions commerciales entre les différents maillons de la chaîne.
Pour
lui, il s’agit de mieux organiser la filière pour avoir des financements
et avoir des bailleurs de fonds qui veulent investir dans le secteur.
S’agissant des défis de la transformation de la gomme, Cheick Oumar Guèye
indique qu’à ce niveau, sa filière est confrontée à un grand défi de
valorisation.
«Avec le ministère de l’Industrie et du Commerce, nous sommes en
train de voir comment mettre en place des unités de traitement afin d’aller à
la transformation pour faire de la valeur ajoutée», explique-t-il. Dans
les zones de production, il y a un déficit de plantation qui a été inscrit dans
le programme d’appui à la filière de l’Umoci.
C’est pourquoi, il est urgent pour la survie du secteur, de procéder à
la plantation dans les zones de production.
Au nom des acteurs de la filière,
Cheick Oumar Gueye demande un accompagnement structurel de l’État afin de développer
un secteur qui contribue de façon conséquente à l’économie nationale.
Makan SISSOKO
Le nouveau passeport de la Confédération l’Alliance des États du Sahel (AES) entrera en circulation à partir du 29 janvier 2025, selon un communiqué de la présidence actuelle de la confédération assurée par le président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta.
Le projet de construction d’un Mémorial dédié aux militaires tombés sur le champ d’honneur a été présenté ce jeudi 16 janvier 2025 au Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, nous apprennent les services de communication de la Présidence sur leur plateforme de.
Les équipes nationales de basket-ball des moins de 18 ans, filles et garçons, ont été décorées pour leurs performances exceptionnelles lors du dernier Championnat d’Afrique.
Le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’administration, Alhamdou Ag Ilyène, a été élevé au grade de Commandeur de l’ordre national du Mali par le grand chancelier des Ordres nationaux du Mali, le Général de brigade Amadou Sagafourou Guèye..
-.
Les activités du Projet d’innovation par la digitalisation, la promotion des emplois verts et des énergies renouvelables pour la résilience climatique et la cohésion sociale au Mali (Innov-ReC) prennent fin ce mois de décembre..