Pays sahélien, le Mali possède
des forêts assez denses. Mais, de plus en plus, notre écosystème perd de sa
superbe du fait des pressions anthropiques. Plusieurs espèces forestières ligneuses sont en effet menacées
de disparition, comme le vitellaria paradoxa (karité), le parkia bigglobosa (néré),
l’acacia albida (balanzan), zaban et le baobab. Services publics et
particuliers, en l’occurrence ceux vivant des ressources végétales, conjuguent
les efforts pour limiter les dégâts.
À Kalaban coura, Karim Traoré
produit des arbres et des fleurs au bord de la route menant à l’Aéroport
international président Modibo Kéita-Senou. Samedi dernier, vers 16 heures,
nous avons rencontré l’arboriste. Il venait de finir l’arrosage de ses plantes.
Karim a du penchant pour les espèces sauvages, singulièrement celles menacées
de disparition dont le karité, le néré, le tamarin, le zaban et le baobab. «Nous
produisons plusieurs types de plantations sauvages. On cherche dans la forêt,
les bonnes qualités de noix ou de graine pour ensuite les faire pousser dans
des pots remplis de banco avec de l’engrais organique. Nous pratiquons également
le système de greffage des arbres», explique-t-il.
Le métier est pénible et
moins lucratif. Mais notre arboriculteur, qui évolue dans le domaine depuis
1985, est porté par son désir de contribuer à la restauration de la nature. Il
a pris conscience des enjeux liés à la déforestation à travers les multiples
conseils des agents des eaux et forêts. Et depuis, Karim Traoré «fait de son
mieux dans l’entretien des plantations avec ses maigres moyens». Une façon pour
lui d’accomplir un devoir civique, celui de protéger les arbres. Son courage
lui vaut aujourd’hui l’estime des services des eaux et forêts. «En cas
d’insuffisance de la quantité d’arbres dont ils disposent pour les campagnes de
plantation, ils viennent très souvent chercher avec les producteurs des arbres
sauvages», révèle Karim Traoré.
Ainsi, les arboriculteurs
contribuent-ils à la sauvegarde de la faune sauvage. à ce titre, plaide Ba Fanta, « ils doivent
être encouragés, soutenus». Au marché de Kalaban coro, cette septuagénaire
est l’une des nombreuses vendeuses de plantes ayant des propriétés bénéfiques
pour la santé. Il y a quelques années, elle n’avait pas besoin de faire des
kilomètres pour s’approvisionner en feuilles de zaban et de karité.
Elle en
trouvait en quantité dans les villages environnants comme à kabala et Kouralé.
Le karité était disséminé entre les zones cultivées. « Mais l’urbanisation
a carrément changé la donne », déplore Ba Fanta. Alors que ces arbres ont
plusieurs vertus. Elle souligne que le beurre du karité entre dans la
composition des pommades traditionnelles destinées à soigner de multiples maux.
500.000 HECTARES PAR AN-Le
karité est constamment agressé par l’homme alors que sa reproduction est très
lente. Jadis, notre pays disposait du plus important parc de karité de
l’Afrique occidentale. Cette richesse naturelle qui fournit condiments et argent liquide aux femmes
rurales, est fortement menacée par des pratiques néfastes de l’homme. Tout
comme le néré dont les amendes sont transformées en «soumbala». Il constitue
une importante source de revenus pour les
populations. D’où l’intérêt de sensibiliser sur la problématique, selon
Adama Sylla qui apprécie les journées dédiées à la protection des forêts.
Selon
l’écologiste, les «arbres, de façon globale, sont extrêmement importants pour
l’existence». Dans certaines localités du pays, les populations, ayant compris
les enjeux, se sont organisées pour protéger ces espèces et, plus généralement,
la flore. Cependant, en plusieurs endroits de notre pays, la situation globale
préoccupe les forestiers.
Selon Ali Poudiougo, point focal national biodiversité
à la direction nationale des eaux et forêts, les formations ligneuses ne
couvrent plus que 17,4 millions d’hectares alors qu’elles occupaient environ 32
millions d’hectares en 1985. En cause: la surexploitation des forêts à des fins
énergétiques, l’expansion agricole, l’activité minière et les feux de brousse,
le changement climatique. Les pressions anthropiques sur les ressources forestières
entrainent une perte de forêts estimée entre 100.000 et 500.000 hectares par
an.
«Le caractère saisonnier des
revenus en milieu rural est crucial pour l’évolution des forêts. Lorsque la
campagne agricole échoue, le commerce de bois et de charbon devient pour les
populations rurales la source facile de revenus. à côté des marchés ruraux de
bois officiellement créés, prolifèrent des circuits informels de commerce de
bois et de charbon, signes de la surexploitation des formations forestières»,
fait-il savoir.
Selon les Nations unies, des
milliards de personnes, dans les pays développés et en développement, bénéficient
quotidiennement de l’utilisation des espèces sauvages pour l’alimentation, l’énergie,
les matériaux, la médecine et de nombreuses autres contributions vitales au
bien-être humain. L’accélération de la crise mondiale de la biodiversité, avec
un million d’espèces de plantes et d’animaux menacées d’extinction, menace ces
contributions aux populations.
À ce titre, la Journée mondiale de la vie
sauvage, célébrée le 3 mars, est l’occasion de mettre la lumière sur les
nombreuses formes magnifiques et variées de la faune et de la flore sauvages.
Mais aussi de sensibiliser à la multitude d’avantages que leur conservation
procure aux populations. «Des partenariats pour la conservation des espèces
sauvages», est le thème retenu cette année.
Makan SISSOKO
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