Diéma : La pêche collective pour changer l’ordinaire

C’est une tradition dans cette ville. Elle a lieu après la saison des pluies, impliquant hommes, femmes, jeunes et vieux

Publié jeudi 06 mars 2025 à 08:24
Diéma : La pêche collective pour changer l’ordinaire

La pêche collective renforce la cohésion sociale

 

La pêche collective dans les deux mares de la ville de Diéma (Ouest), appelées, respectivement Lamba Koré (grande mare en langue soninké) et Bakossa Goumba (la mare de Bakossa), s’est déroulée, lundi, sous un soleil de plomb. Après le signal donné par le chef coutumier, Balla Konaté, une foule bigarrée d’hommes, de femmes, de jeunes et de vieux, originaires de la ville ainsi que des villages environnants, muni chacun d’une nasse aux dimensions diverses, s’est élancée pour la capture des poissons, frétillant dans une eau boueuse.


C’était un tohu-bohu interminable, digne d’une ruée vers l’or. Bousculades, cris à gorge déployée. Parfois, en voulant s’infiltrer parmi les grands, les plus petits glissaient et tombaient. Dans ces mares, on trouve généralement du poisson silure et quelques rares carpes. 
Mahamadou Konté qui attendait tranquillement ses enfants descendus dans la mare, rappelle que la pêche collective se faisait la nuit ou le matin de bonne heure et, que cette année, selon une décision du chef de village, elle a été ramenée à midi.


Il renchérit, en raclant la gorge, qu’avant l’autorisation du chef de village, celui qui se hasardait à mettre pied dans l’une des mares, pour se saisir de poissons, sera soumis au paiement d’amendes. Djindé Konté, qui prêtait une oreille attentive à l’entretien, soutient qu’il faut le feu vert du chef de village, pour que la pêche collective puisse démarrer. Après la saison des pluies, lorsque les mares sont en decrue, le chef de village délègue, comme le veut la tradition dans ce milieu, le chef coutumier Balla Konaté, pour aller jauger le niveau réel des eaux stagnantes. C’est en fonction de son constat que l’on organise la pêche collective, un événement culturel majeur. On fait passer l’information pour tous, pour éviter ainsi des frustrations.

Halimatou Sissoko dont les habits sont lourdement boueux compte améliorer ses plats pour la coupure du jeûne de son époux, avec les poissons qu’elle a pêchés. Elle avoue que la pêche collective est très utile, car les poissons qu’on y attrape, contribuent à réduire les frais de condiments.

Le petit-fils de Fatoumata Diaby, a pêché beaucoup de poissons. À la question comment les conserver, la grand-mère répond qu’elle les mettra dans le réfrigérateur. Désenchantées, Kotia Djenepo, une femme bozo, et sa fille rentrent bredouille à la maison, même si, selon la légende, la pêche demeure une activité censée appartenir à son ethnie.


Allergique au poisson silure, Sambou Diawara, un migrant dont le séjour à Diéma a coïncidé avec l’événement, se poste quelque part, pour satisfaire sa curiosité. Le chef coutumier, Balla Konaté, explique que si la pêche est jugée insuffisante, on transporte le poisson chez le chef de village, pour le repartir, ensuite, entre certaines familles. De l’avis du représentant du chef de village, Fousseny Sissoko, «le but visé par la pêche collective, n’est pas uniquement d’amasser du poisson mais de renforcer la cohésion sociale, à travers des retrouvailles, tout en perpétuant cette pratique ancestrale.»

Le chef traditionnel conseille, surtout, la prudence lors de la pêche collective afin d’éviter des incidents et des dommages. Interrogé sur le sujet, le Directeur technique du Centre de santé communautaire (CSCom) de Farabougou, en séjour dans la localité, explique que «les mares contiennent généralement les germes de la bilharziose, qui pénètrent par la peau, au contact de l’eau». L’homme en blouse blanche conseille de prendre des précautions.

Ouka BA/Amap-Dièma

Lire aussi : Nigeria : Le boxeur Anthony Joshua survit à un accident mortel

Le boxeur britannique a frôlé la mort après que le véhicule dans lequel il se trouvait a percuté un camion avant d’être transporté à l’hôpital pour passer des examens. Ce drame immense est survenu ce lundi lors d’un accident de la route. Le terrible choc a fait perdre à Anthony Joshu.

Lire aussi : Axe Bougouni-Bamako : Plusieurs terroristes neutralisés

Dans le cadre d'une opération visant à surveiller le passage de convois de camions-citernes sur la route Bougouni-Bamako, le 29 décembre 2025, les vecteurs aériens ont repéré des déplacements suspectés de groupes armés terroristes. Ces derniers prévoyaient de tendre une embuscade contre le.

Lire aussi : Albinisme : L’Ampa sensibilise contre le cancer de la peau

L’Association malienne pour les personnes atteintes d’albinisme (Ampa) a organisé, jeudi dernier au Parc national de Bamako, une journée de sensibilisation dédiée aux enfants atteints d’albinisme..

Lire aussi : Rôtisserie «Pharmacie de la santé»: Un nouveau lieu à Baco-Djicoroni ACI

La rôtisserie «Pharmacie de la santé chez Dr One cluse» agrandit son réseau de vente de viande. Son promoteur Bella Tandina dit One cluse a inauguré, samedi dernier, un nouveau lieu à Baco-Djicoroni ACI en Commune V du District de Bamako. La cérémonie d’inauguration a enregistré la pr.

Lire aussi : Cyber espace : Le Mali renforce sa viabilité avec le point ML

L’Agence des technologies de l’information et de la communication (Agetic) prévoit un budget de plus de 2,96 milliards de Fcfa pour les Projets de programme d’activités au titre de l’exercice 2026..

Lire aussi : Journalisme : Des enfants outillés sur plusieurs techniques

Le représentant du ministère en charge de la Communication, Mohamed Ag Albachar, a appelé l’Amap à consolider son rôle d’acteur médiatique historique. Mais aussi à renforcer ce maillage informationnel sur l’ensemble du territoire national.

Les articles de l'auteur

Diéma : La commune récompensée pour ses performances

La Commune rurale de Diéma a été classée 3è dans la compétition initiée dans le cadre du Programme d’appui conditionnel des performances des collectivités territoriales, appelé PCPC composante 2..

Par Ouka BA/Amap-Dièma


Publié mardi 25 novembre 2025 à 08:40

Diéma : Des personnes âgées honorées dans le cadre du mois d’octobre

Les trois personnes les plus âgées de la ville de Diéma sont le chef de village Gabougou Sissoko, âgé de 105 ans, Sokona Sissako, 103 ans, et Diambou Magassa, ayant soufflé ses 91 bougies..

Par Ouka BA/Amap-Dièma


Publié vendredi 24 octobre 2025 à 08:36

Diéma : Des consignes claires pour éviter une pénurie de carburant

Le 2è adjoint au préfet de Diéma, Attayoub Ould Mohamed, à la tête d’une délégation restreinte, comprenant le 2è adjoint au maire de la Commune rurale de Diéma, Nakounté Sissoko, le chef du service subrégional du commerce et de la concurrence, Mamby Kamissoko, et des éléments des Forces de défense et de sécurité, a effectué, le mercredi 8 octobre, une visite de prospection dans les différentes stations de services dans la ville..

Par Ouka BA/Amap-Dièma


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 08:13

Diéma : Les deux caïlcedrats survivants de l’époque coloniale

Afin de mieux protéger les deux géants arbres contre les extractions d’écorces ou de racines, le 2è adjoint au maire a pris l’initiative de les clôturer.

Par Ouka BA/Amap-Dièma


Publié vendredi 26 septembre 2025 à 07:38

Diéma : La saison du concombre

À côté d’autres cultures, celle du concombre prospère de plus en plus à Diéma. Une filière porteuse qui commence à faire son petit trou.

Par Ouka BA/Amap-Dièma


Publié mercredi 10 septembre 2025 à 12:53

Diéma : Un acte citoyen de la jeunesse

Le Conseil communal de la jeunesse de Diéma vient de poser un nouvel acte citoyen qui marque les esprits. En collaboration avec des personnes de bonne volonté, le conseil a initié une activité de curage des caniveaux en vue d’un drainage facile des eaux de pluie. Ces caniveaux étaient remplis de déchets solides..

Par Ouka BA/Amap-Dièma


Publié mercredi 13 août 2025 à 09:03

Campagne agricole à Diéma : Les cultures présentent une bonne physionomie

Les producteurs agricoles de la localité espèrent sur de bonnes récoltes. Mais certains restent réservés, parce qu’ils estiment que pour réussir la campagne, il faut qu’il continue de pleuvoir au moins jusqu’en septembre.

Par Ouka BA/Amap-Dièma


Publié jeudi 07 août 2025 à 09:05

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner