L’économiste Modibo Mao Makalou (g) était invité en tant que panéliste
Le siège du Conseil national du patronat du Mali (CNPM) a accueilli, ce mercredi 28 mai, la 7è édition du «Petit déjeuner professionnel» (PDP), sur le thème «La loi de Finances 2025 : contenu et implications pour le secteur privé». Y étaient présents, des représentants des administrations publiques, des membres du bureau du CNPM, des présidents de groupements professionnels, des chefs d’entreprises, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des médias.
Pendant deux heures, de 9h à 11h, les discussions ont porté sur la loi de Finances 2025, un instrument clé de la politique économique et sociale de l’État malien. Le président du CNPM, Mossadeck Bally, a ouvert la rencontre en soulignant l’importance de la loi de Finances comme «acte juridique qui intègre la prévision et l’autorisation des mouvements financiers, en recettes et en dépenses».
Il a insisté sur son rôle central dans la collecte des fonds publics, issus des impôts et taxes, et leur allocation selon les priorités nationales. «En déterminant les règles de gestion budgétaire, la loi de Finances exerce une influence significative sur les conditions économiques et la stabilité financière du pays», a-t-il expliqué, ajoutant que le secteur privé peut adapter ses stratégies en réponse à ces mesures.
L’objectif de ce PDP était clair : permettre aux acteurs économiques de mieux comprendre le contenu, les enjeux et les opportunités de la loi de Finances 2025. «J’ose espérer que chacun de nous en tirera les meilleurs enseignements», a conclu Mossadeck Bally, tout en remerciant le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour son soutien.
ANALYSE ÉCONOMIQUE APPROFONDIE- L‘économiste Modibo Mao Makalou, invité en tant que panéliste, a offert une analyse détaillée des implications de la loi de Finances 2025. Il a rappelé que le budget de l’État est avant tout «un acte politique», et que la politique économique de l’État repose sur deux piliers : la politique fiscale et la politique monétaire. «Le budget hiérarchise les priorités nationales. Ces dernières années, la défense et la sécurité sont en tête, suivies de l’éducation, du développement rural et de la santé», a-t-il expliqué.
Modibo Makalou a également abordé la question du déficit budgétaire, réduit de 683 milliards de Fcfa en 2024 à 581 milliards en 2025, selon le projet de loi. «L’État cherche à tendre vers l’équilibre financier, car l’augmentation de la dette publique, notamment le service de la dette, limite les capacités d’investissement public», a souligné le spécialiste. Il a pointé du doigt la dette intérieure, incluant les arriérés de paiement aux entreprises privées, qui pose problème. «L’État ne paie pas d’intérêts sur ces arriérés, ce qui affecte le secteur privé. Il faut réviser ce processus», a-t-il dit.
Le débat a mis en lumière les interactions entre l’État et le secteur privé. Modibo Makalou a noté une augmentation des achats de biens et services par l’État, passant de 567 milliards de Fcfa en 2024 à 652 milliards de Fcfa en 2025. «Cela montre que l’État influence l’activité économique, notamment via la consommation et les investissements publics», a-t-il précisé. Toutefois, l’économiste a alerté sur la crise énergétique, un frein majeur à la croissance. «Le modèle économique de EDM est obsolète. L’entreprise produit et vend à perte. Il faut un partenariat avec le secteur privé pour investir dans un mix énergétique plus efficace», a-t-il recommandé.
Modibo Makalou a évoqué les défis structurels du Mali, malgré son statut de grand producteur de coton, d’or et de riz. «Nous exportons 99% de notre coton et 100% de notre or, mais le secteur secondaire ne représente que 19,2 % du PIB, avec une contribution de 0,2% à la croissance», a-t-il déploré, ajoutant que l’inflation, estimée à 8,7% en février 2025, complique davantage la situation économique.
À l’issue de la rencontre, un rapport sera rédigé, intégrant les recommandations des participants et un plan d’actions pour accompagner la mise en œuvre de la loi de Finances 2025. Ce dialogue, essentiel pour aligner les stratégies publiques et privées, devrait permettre au secteur privé de mieux saisir les opportunités offertes par le budget tout en plaidant pour des réformes, notamment sur la gestion de la dette intérieure et la crise énergétique. Cette 7è édition du PDP confirme l’engagement du CNPM à renforcer le partenariat public-privé, indispensable pour une croissance économique inclusive et durable au Mali.
Oumar SANKARE
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