
Ce tailleur ambulant gagne généralement entre 7.500 et 10.000 Fcfa par jour
Ces
petites mains utiles sont extrêmement sollicitées, surtout par les femmes et
les enfants pour raccommoder les habits ou en coudre. Il est établi par une
certaine opinion que les gens ont le complexe de recourir aux tailleurs
professionnels dans les ateliers pour raccommoder les vêtements déchirés. Ils
préfèrent attendre que les «kala kala» passent dans leurs domiciles pour
réparer leurs vêtements déchirés dans la plus grande discrétion et à moindre
coût.
Enfourchant
quotidiennement leurs bicyclettes avec leurs machines solidement fixées sur les
support-bagages de leurs vélos, ils se promènent dans les rues de Diéma du
lever au coucher du soleil. Ils ne restent jamais sur place et se signalent à
l’attention de tous par cliquetis incessant des leurs longues paires de
ciseaux. Dès qu’on entend ce bruit, on se met à interpeller à gorge déployée,
cycliste, kala kala. Ils répondent aussitôt à l’appel et s’introduisent dans
les maisons.
Ces
tailleurs viennent généralement de la Région de Ségou. Siaka Traoré,
célibataire sans enfant, exercice son métier depuis 2004. Il gagne généralement
entre 7.500 et 10.000 Fcfa par jour. Il se frotte surtout les deux mains
pendant l’hivernage, parce que beaucoup de ses camarades retournent au village
pour apporter main forte à la famille dans les travaux champêtres. Il a
expliqué être surtout fatigué par les interminables rondes qu’il effectue sur
son vélo vétuste et poussiéreux. Il accepte cette situation en attendant
d’accomplir le projet qui lui tient à cœur, c’est-à-dire ouvrir un atelier de
couture et s’installer durablement dans le secteur.
Contrairement
à lui, Amadou Coulibaly, un autre Kala kala, ambitionne aussi d’ouvrir une
boutique. Il caresse du haut de ses 21
ans ce rêve. Il essaie d’économiser de l’argent pour atteindre cet
objectif. Il reconnaît que ce n’est pas facile, parce qu’il demeure un
soutien de famille. Il espère un jour se lancer dans le commerce qu’il juge
plus avantageux et moins stressant. Il essaie avec d’autres camarades de mettre
en œuvre un projet de création d’une association de «kala kala» pour mieux
s’organiser et tirer bénéfice de ce métier.
Dès
que la saison des pluies commence à s’installer, rien ne peut retenir Tiédian
Dembélé qui évolue aussi dans le métier.
Mais une fois que les premières pluies tombées, rien ne peut l’empêcher de
retourner au village retrouver le vaste champ familial pour cultiver le mil et
le maïs.
Pour
Assitan Camara, une ménagère, les kala kala arrangent bien de gens pour
raccommoder les habits des enfants bien souvent déchirés. Avec la reprise des
cours à l’école, elle dépense un peu d’argent pour recoudre les vêtements
déchirés de sa progéniture. Ces réparations ne lui ont pas coûté les yeux de la
tête. Dans certains ateliers, selon la
ménagère Mata Cissé, il y a trop de monde.
C’est pourquoi, elle préfère
recevoir les tailleurs ambulants à domicile. Les tailleurs professionnels qui officient
dans les ateliers refusent le raccommodage des habits déchirés, explique une
femme qui a requis l’anonymat. «Un jour même, dit notre interlocutrice, un
tailleur professionnel s’est emporté contre moi et m’a fait savoir qu’il n’est
pas un «boroto kalala», prosaïquement le raccommodage des habits déchirés».
Les tailleurs ambulants de Diéma comptent se regrouper en association pour une meilleure promotion de leur activité. Pour y parvenir, ils lancent un appel à toutes les personnes de bonne volonté de leur venir en aide pour l’atteinte de cet objectif.
Ouka BA/Amap-Dièma
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