L’Essor: Le Stade Abdoulaye Makoro Sissoko vient d’être rénové. Quels sont vos sentiments après ces travaux de rénovation ?
Moussa Doumbia : Mes sentiments sont variés. Dans un premier temps, je suis
très soulagé de voir une infrastructure rénovée, qui tombait progressivement en
dégradation malgré les soins palliatifs prodigués. C’est comme si vous avez un
malade à qui vous ne pouvez que donner des soins ponctuels pour le maintenir en
vie et vous trouvez subitement les moyens de le guérir.
L’autre impression est un sentiment de
satisfaction, de joie, de bonheur et de fierté. Voir à la place une
infrastructure dégradée devenir un complexe ultra-moderne avec des équipements
et des installations de qualité, est un bonheur immense pour moi et pour tous
les acteurs du sport régional.
L’Essor : Selon vous, quel sera l’impact de
l’infrastructure pour la région, notamment sur le plan sportif ?
Moussa Doumbia : L’impact de cette
infrastructure est considérable à plusieurs titres. Nous pouvons retenir
l’impact socio culturel et éducatif et sur l’urbanisation. Avec cette
rénovation, le stade sera un cadre idéal pour l’évènementiel. Désormais,
l'infrastructure pourra abriter diverses activités, notamment des concerts, des
activités culturelles, des séminaires et ateliers, etc. Le stade renforce
également les capacités d’hébergement et d’accueil de la ville de Kayes.
Sur le plan sportif, cette rénovation
élargit et améliore l’éventail de la pratique sportive par la variété, la
qualité et la quantité des installations et équipements. Pour rappel, le stade
a une capacité de 15.000 places et est doté d’un complexe ultra moderne qui
favorise la pratique du sport de haut niveau.
L’Essor : Le Stade Abdoulaye Makoro Sissoko
a-t-il des relations de partenariat avec le Centre de formation sportive
Abdoulaye Makoro Sissoko et le Centre de formation Salamatou Maïga ?
Moussa Doumbia : En fait, il y a plusieurs centres au stade Abdoulaye
Makoro Sissoko, dont des centres de basket-ball, de football et d'athlétisme,
mais aussi des clubs, de tennis, de volley-ball, de handball et d'arts
martiaux. Ces clubs s'entraînent régulièrement au stade qui dispose également
de deux piscines, une piscine semi-olympique et une piscine simple.
Je précise qu'avant sa rénovation et son homologation par la Confédération
africaine de football, le Stade Abdoulaye Makoro Sissoko était déjà un stade
omnisports. Nous avons donc un partenariat avec tous les centres cités plus
haut et nous offrons l’opportunité aux jeunes de pratiquer leur sport dans des
conditions idoines. Je rappelle que lesdits centres bénéficient également de
l'appui-conseil du stade.
L’Essor : Quelles sont les dispositions que
vous allez prendre pour éviter une nouvelle dégradation de l’infrastructure ?
Moussa Doumbia : Les textes sur la gestion
des infrastructures qui datent de 2001 sont devenus obsolètes et le département
de tutelle (ministère en charge de la Jeunesse et des Sports, ndlr) est en
train de prendre de nouvelles dispositions pour une meilleure prise en charge
des infrastructures rénovées.
Dans la nouvelle politique de gestion du sport, il y a la mise en œuvre d’une
structure réservée à la prise en charge exclusive des infrastructures sportives
du pays. Nous avons l’obligation d’appliquer à la lettre les nouvelles
dispositions que le département est en train d’élaborer pour une meilleure
prise en charge des stades. Désormais, la gestion des stades se fera
conformément aux nouveaux textes qui seront élaborés par le département.
L’Essor :
Lors de la cérémonie d’inauguration du stade, le ministre de la Jeunesse
et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne
a annoncé que, conformément à la politique du président de la Transition, le
colonel Assimi Goïta, des dispositions seront prises pour appliquer la
digitalisation au sein de ce joyau. Quel peut être l’avantage de cette
digitalisation ?
Moussa Doumbia : La modernisation de l'administration
repose sur les nouvelles technologies. La digitalisation va permettre
d'augmenter les recettes et provoquer une prise de conscience et changer la
mentalité de la population. Pour assurer une meilleure gestion des activités
sportives, culturelles et artistiques, il faut d’abord une bonne communication
qui nécessite une large diffusion des outils de digitalisation.
Ensemble, nous allons dans cette direction qui est devenue une obligation. Plus
il y a les recettes, plus le stade aura les moyens de faire face à certaines
dépenses courantes. L’avantage de la digitalisation, c’est le recouvrement des
recettes. Jusque-là, le stade était considéré comme une chose publique à la
merci des gens. Maintenant, la direction du stade se sent protégée dans le
recouvrement des recettes, ce qui est très important.
L’Essor : Quel appel lancez-vous au monde
sportif kayesien pour le bon fonctionnement et une exploitation judicieuse du
Stade Abdoulaye Makoro Sissoko ?
Moussa Doumbia : Je lance un appel aux
populations qui doivent prôner le civisme. Nous devons prendre soin de ce
joyau, en évitant tout acte de vandalisme dans ce stade, qui est un bien
commun. Il faut un comportement citoyen devant l’énormité des sacrifices
consentis par les autorités pour offrir une telle infrastructure ultra-moderne
à la jeunesse.
Cette infrastructure donne une autre image du Mali à l’extérieur. Aujourd’hui,
notre pays compte cinq stades homologués par les instances internationales et
nous devons en être fiers. Chacun doit se comporter en bon citoyen dans
l'exploitation de ces infrastructures. J’invite la jeunesse à s’investir
davantage dans l’entretien de ce stade. Nous comptons beaucoup sur les jeunes
pour le bon fonctionnement de ce joyau qui a été gracieusement offert à la région
par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.
Interview réalisée par
Bandé Moussa SISSOKO / AMAP - Kayes
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