L’inclusion scolaire qui vise à mélanger élèves voyants et non-voyants progresse lentement
Notre pays est véritablement entré dans l’ère du numérique. Cette avancée technologique s’impose de plus en plus dans tous les secteurs, notamment celui de l’éducation, y compris dans l’enseignement spécial où de jeunes élèves handicapés visuels ou auditifs semblent marquer un grand intérêt pour le numérique. Tablettes, ordinateurs, applications ou réseaux sociaux deviennent des leviers d’apprentissage et d’autonomie. Mais il faut admettre que leur utilisation reste encore limitée en raison du coût des équipements, surtout dans un contexte où nos compatriotes ont le portefeuille pressuré par une conjoncture à nulle autre pareille. Le manque de formation des enseignants et l’insuffisance d’infrastructures adaptées demeurent également des obstacles à l’utilisation du numérique.
Il suffit d’échanger avec les acteurs concernés pour se rendre compte de l’ambivalence qui les anime. Ils vivent entre l’espoir de compter parmi les usagers du numérique, donc d’une révolution technologique au Mali et l’appréhension d’être confrontés à des obstacles. C’est une expérience qu’ils décrivent avec les mots qu’il faut. Ainsi, dans le cadre de la Journée mondiale des handicapés célébrée le 3 décembre, nous nous sommes intéressés à l’enseignement spécial, notamment pour les personnes handicapées. Créé en 1973 avec six élèves, l’Institut national des aveugles du Mali accueille aujourd’hui plus de 450 apprenants.
Selon le président de l’Union malienne des aveugles (Umav) et président par intérim de la Fédération malienne des personnes handicapées (Femaph), Hadji Barry, l’introduction du numérique a radicalement changé les conditions d’apprentissage. «Nos enfants, notamment au niveau du secondaire et du supérieur, utilisent les mêmes ordinateurs que les voyants, mais avec des logiciels adaptés comme Jaws ou Nvda, qui leur permettent de naviguer, de faire des recherches et de rédiger leurs travaux», explique le responsable de l’Umav. Il s’empresse d’apporter des précisions utiles sur les logiciels en question. Ceux-ci sont appelés lecteurs d’écran parce qu’ils transforment l’affichage en messages vocaux, garantissant ainsi l’accès à l’information. Les téléphones intelligents ne sont pas en reste : les iPhone disposent de VoiceOver, tandis que les appareils androïdes sont équipés de TalkBack.
Pour le président de l’Umav, le numérique est bien plus qu’un outil pédagogique. Il permet, selon lui, de rester connecté au monde, de communiquer plus facilement et surtout d’acquérir une autonomie réelle. Il est bien admis par tous que la technologie ouvre de nouvelles portes, oriente vers le progrès. Mais un bémol, il reste aussi confronté à des obstacles, notamment d’ordre financier. Une licence de Jaws, par exemple, coûte plusieurs millions de Fcfa. Ce qui n’est pas accessible à la bourse du citoyen lambda. S’y ajoutent le coût élevé de la connectivité et des Smartphones (des téléphones intelligents).
Lecteurs d’écran- «Très souvent, l’accès aux logiciels adaptés relève du parcours du combattant», reconnaît Hadji Barry, avant d’ajouter que les enseignants ne sont pas toujours sensibilisés sur le bruit des lecteurs d’écran en classe. Ce son est parfois perçu comme une «nuisance sonore» et certains pédagogues n’hésitent pas une seconde à monter sur leurs grands chevaux pour réprimander les élèves. Face à ces difficultés, les associations multiplient le plaidoyer auprès des autorités compétentes. Le président de l’Umav s’inscrit dans une démarche d’accompagnement de l’État qui, selon lui, doit doter les bibliothèques de documents accessibles et de lecteurs d’écran. Il appelle également les administrateurs de sites web à adapter leurs plateformes aux logiciels de lecture d’écran afin que les personnes non voyantes aient pleinement accès à l’information.
Pour le cas spécifique de l’enseignement des signes, les jeunes élèves handicapés auditifs n’apprécient guère le long temps d’attente avant de se familiariser avec le numérique. Le constat fait grincer des dents. Le président de l’Association malienne des sourds (Amasourds), Balla Keita, ne fait pas dans la dentelle. Les handicapés auditifs du primaire n’utilisent quasiment aucun outil numérique à l’école jusqu’en 9è année. «Ce n’est qu’entre 15 et 17 ans, et ceci grâce à l’appui des parents, qu’ils découvrent des Smartphones et des ordinateurs», déplore-t-il.
Selon lui, les outils leur ouvrent pourtant de
nouvelles perspectives. «Ils peuvent communiquer par visioconférence avec leurs
camarades, y compris à l’étranger, et sont présents sur les réseaux sociaux. Le
numérique leur permet aussi d’accéder plus facilement aux services sociaux de
base», souligne-t-il. Il plaide pour l’installation de salles informatiques
dans les écoles de sourds-muets afin de familiariser les enfants dès le jeune
âge aux outils numériques.
ENCORE DES DÉFIS- Amadou Souleymane Coulibaly, étudiant en 3è année de droit public et ancien élève de l’Institut des aveugles, se souvient de ses premiers contacts avec les logiciels adaptés : «JAaws, Nvda ou encore Narrateur ui sont des outils très efficaces parce qu’ils permettent non seulement de travailler comme les autres, mais aussi de gagner du temps et d’améliorer l’efficacité.» Toutefois, il invite l’État à équiper les différentes universités de ces logiciels afin de faciliter la vie académique des étudiants atteints de handicap.
Youssouf Diakité, handicapé visuel, est un as du numérique. Cet expert en TIC pour aveugle et en inclusion scolaire, est un utilisateur régulier du numérique. Il explique l’apport concret du numérique dans la vie quotidienne des non-voyants. Selon lui, les synthèses vocales des ordinateurs (OCR) et téléphones simplifient l’usage des applications comme WhatsApp, la rédaction de textes, mais aussi réduisent les déplacements coûteux et risqués : «Avec un simple clic, tu peux envoyer un message au lieu de parcourir des kilomètres. Cela réduit le coût de la vie et facilite l’inclusion scolaire.»
Malgré les avancées, il y a encore de nombreux défis à relever. L’accès aux bibliothèques reste limité pour les non-voyants qui doivent souvent attendre une transcription en braille. Beaucoup de sites web restent incompatibles avec les lecteurs d’écran. Et dans les écoles, l’inclusion scolaire qui vise à mélanger élèves voyants et non-voyants progresse lentement. Pour Youssouf Diakité, l’inclusion est pourtant essentielle parce qu’elle permet aux non-voyants de mieux se socialiser et d’apprendre aux côtés des autres. Notre interlocuteur est on ne peut plus clair : «Le numérique est un accélérateur de cette inclusion.»
Les acteurs concernés lancent un cri du cœur. Ils espèrent une baisse des coûts des logiciels, une dotation en matériels adaptés dans les écoles et universités, ainsi qu’une adaptation des sites internet et surtout une sensibilisation du corps enseignant. Autant de conditions nécessaires pour faire du numérique un véritable facteur d’égalité et d’autonomie pour des milliers d’élèves au Mali.
Gaoussou TANGARA
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