À 76 ans, «le Vieux» d’Abidjan, dans une certaine impuissance mais avec courage, décrit les rapports déséquilibrés entre l’Europe et l’Afrique. Il formule une prédiction qui résonne aujourd’hui avec l’avènement de la Confédération des États du Sahel. Lisez plutôt :
«Alors, voyez-vous, nous sommes extrêmement patients, mais des patients actifs. On peut retarder le progrès, on ne peut pas supprimer le progrès. Nous avons la certitude que dans 20 ans, 30 ans, 40 ans au plus… nous aurons des hommes capables de transformer nos matières premières. Quand ils auront à discuter du coût de l’acier, et non pas du minerai de fer, il y aura un langage compris : celui de l’intérêt commun. Il va de la survie de l’Europe et de la vie de l’Afrique. (…) La lutte finale ne serait pas avec des fusées, mais sur le plan économique. Et l’Europe n’a pas de matières premières. Les Américains en ont, mais pas assez pour en céder à leurs alliés européens.»
Une prémonition qui crève l’œil et traverse les esprits. À la lumière des bouleversements géopolitiques actuels -guerre en Ukraine, retour de Trump, création de la Confédération AES et ses péripéties- l’on peut donner raison au père de l’indépendance ivoirienne et cofondateur du Rassemblement démocratique africain (RDA). Quarante-quatre ans après cette conférence de presse, l’Afrique, par la voix et le courage de la Confédération, a décidé aujourd’hui de discuter du coût de l’acier. Déjà, s’ouvrent les débats sur le prix de l’or raffiné, des batteries au lithium, du produit fini d’uranium appelé «yellow cake», de l’alumine issue de la bauxite, et bien d’autres encore en lieu et place du prix du minerai.
Pour contrer cette prémonition, l’Occident global use de tous les subterfuges. Alors que le Mali sort à peine d’une pénurie de carburant provoquée par “un blocus terroriste”, c’est un «hiver noir» que préparent ceux qui veulent empêcher l’Afrique de discuter du prix de l’acier. Le président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, lors de la 2e session du Collège des chefs d’État de la Confédération AES, le 23 décembre dernier à Bamako, a averti l’Afrique entière de l’imminence de ce temps sombre. Il s’agit d’une guerre féroce, plus violente encore que celle déjà imposée aux pays de la Confédération. La déconnexion structurelle que l’on voit entre les États-Unis et l’Europe oblige le «vieux continent » à se comporter comme une « chèvre coincée qui risque de mordre». Et cette morsure se dirige naturellement contre l’Afrique, réservoir de matières premières qui nourrit l’Europe depuis des siècles.
Au moment où l’Afrique affirme sa majorité et prend conscience de l’iniquité des rapports entre les deux continents, elle se prépare à une attaque globale. Elle la subit déjà, mais à travers la Confédération AES, elle met en place son plan tactique. L’AES est sur la ligne de front pour l’Afrique. À l’Afrique entière de se réveiller. Autant on a dit de la Chine que «quand elle s’éveillera, le monde tremblera», autant nous disons : «quand l’Afrique se révoltera, le monde s’équilibrera». Cet équilibre, vu d’Afrique, ne sera pas fondé sur la terreur, mais sur la justice et l’équité : droit à la vie, respect et bien-être. L’augmentation des budgets de défense dans les trois États, l’enrôlement patriotique dans les forces armées, l’appel à la mobilisation générale comme vient de le faire le président Tiani au Niger, sont autant d’actes qui démontrent la vigilance maximale des dirigeants de l’AES et des peuples pour défendre le territoire, les populations et les ressources.
Si les événements successifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger n’ont pas permis à l’Europe et à ses anciennes puissances impérialistes de comprendre que le monde change, et qu’il faut changer de fusil d’épaule pour respecter les principes et les lignes rouges fixées par les États africains, il est à parier que ce continent continuera de sombrer dans le déni de la réalité géopolitique. C’est le lieu de rappeler une autre déclaration d’Houphouët-Boigny, lors de la conférence de presse susmentionnée, une sagesse africaine dont l’Europe aurait dû, et doit encore, s’inspirer :
«Voyez-vous, nous parlons avec beaucoup d’images… Il faut que vous nourrissiez votre enfant jusqu’à ce qu’il ait poussé des dents, afin qu’il vous nourrisse quand vous aurez perdu les vôtres.»
À méditer.
Alassane Souleymane
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