
Ces maladies perturbent la multiplication et le renouvellement des effectifs
La contribution économique de l’élevage dans notre pays n’est plus à démontrer. Selon les données de l’Institut national de la statistique (Insat), l’élevage constitue la principale source de subsistance pour plus de 30 % de la population malienne. Il contribue pour 15% au Produit intérieur brut (PIB), 24% à la production du secteur rural, environ 80% aux revenus des populations rurales et près de 20% aux recettes d’exportation. Ce sous-secteur fait face aujourd’hui, à des difficultés dues aux maladies animales, entrainant ainsi d’importantes répercutions sur la productivité, la santé animale, la santé et le bien-être de l’homme.
En effet, les maladies animales génèrent des coûts directs pour le secteur de l’élevage qui se traduisent par la mort d’animaux, une productivité amoindrie et des frais occasionnés par la lutte contre ces maladies. Ces maladies concernent tous types d’animaux, à savoir le gros bétail et les petits ruminants, les volailles locales et exotiques ou importées, et l’élevage traditionnel et moderne. Ousmane Cissé est un jeune éleveur.
Il a à son actif plus de 200 têtes de bœufs. Dans l’année, il peut en perdre plus d’une vingtaine à cause des maladies. Parlant des conséquences sur la production, il explique que quel que soit le type de maladie, quand une vache est malade, sa production laitière diminue et, par ricochet, l’éleveur perd beaucoup en terme de revenus. À l’en croire, les éleveurs subissent de plein fouet les conséquences des maladies animales à cause du coût élevé du vaccin. Selon Cheickna Dianka, agroéconomiste de son état, ces maladies ont plusieurs causes, notamment l’insuffisance de la couverture vétérinaire des exploitations d’élevage, le coût relativement élevé des produits vétérinaires en matière de prévention et de traitement en cas de maladies localisées ou d’épidémies, l’insuffisance des connaissances en matière de bonnes pratiques d’élevage, l’inadaptation des infrastructures en matière d’habitat (étables, bergeries, poulaillers).
«Les maladies animales ont des incidences négatives au sein des systèmes de production agro-sylvo-pastoraux au plan productif, économique, nutritionnel et de la sécurité sanitaire des aliments issus des différentes chaînes de valeurs», dit-t-il. Ajoutant qu’au plan productif, ces maladies contribuent à la diminution du cheptel disponible à cause des pertes plus ou moins élevées au niveau de toutes les espèces animales et notamment au niveau des volailles pour lesquelles les maladies se propagent à une vitesse très rapide. Aussi, explique-t-il, les maladies animales touchant les animaux reproducteurs ou servant à la multiplication, peuvent gravement perturber la multiplication et le renouvellement des effectifs. À ce propos, il estime que les chaînes d’approvisionnement peuvent être aussi fortement perturbées et les fortes mortalités peuvent occasionner la baisse de l’offre potentielle d’animaux sur les marchés.
Sur le plan économique, Cheichna Dianka soutient que les maladies animales contribuent à la perte de revenus dans les exploitations d’élevage et affaiblissent la chaine de commercialisation des produits d’origines animales, tels que la viande, le lait et les œufs. «En plus de ces pertes de revenus, elles ralentissent et entravent les investissements et les réinvestissements dans les différentes filières et chaînes de valeurs», dit l’agronome. Et au Dr Modibo Ongoïba, vétérinaire à la direction nationale des services vétérinaires, de renchérir : «En cas de maladies, les animaux produisent moins et maigrissent et on ne trouve pas assez de viande, de lait, ni d’œuf.
Si un animal tombe malade, il faut forcément payer des médicaments, trouver un vétérinaire pour les prestations et dépenser pour des mesures de bio sécurité pour se protéger. Tout cela génère des coûts, donc des pertes économiques chez les éleveurs», affirme le docteur vétérinaire. À ces pertes, s’ajoutent des difficultés de commercialisation aux plans national et international, car dans un pays où il y a la grippe aviaire par exemple, l’importation des produits avicoles est interdite.
QUANTITÉ ET QUALITÉ- En outre, les maladies animales peuvent constituer des risques financiers lorsque les activités mobilisent des ressources financières importantes investies par les exploitants et à travers des ressources externes (dons, subventions, emprunts bancaires ou privés), indique l’agroéconomiste. Cheichna Dianka rappelle que la recrudescence des maladies est accentuée par l’absence d’un système de couverture des risques garantis offerts par une assurance agricole, indemnisations institutionnelles de l’État.
Au plan nutritionnel, Chéichna Dianka souligne que les maladies animales, en affectant l’offre sur les marchés, entravent l’accès des consommateurs aux produits issus des filières et chaînes de valeur du sous-secteur de l’élevage en termes de quantité et de qualité. Il explique que la diminution de l’offre sur les marchés de consommation des produits frais et transformés est un facteur d’augmentation des coûts de production et des prix de vente au niveau de l’ensemble du circuit de collecte et d’approvisionnement. Toute chose qui provoque des phénomènes de spéculation. Pour lui, la diminution de l’offre peut constituer des difficultés pour atteindre les seuils de consommation recommandés ou observés dans d’autres pays.
À titre d’exemple, au Maroc, la consommation de viande de volailles est estimée à 12 kg par habitant, moins de 5 kg en Côte d’Ivoire. Au Mali, ce seuil semble se situer entre 1,5 et 2 kg par habitant. Chéichna Dianka note que l’utilisation des produits vétérinaires pour la prévention ou le traitement des maladies de façon abusive ou non conforme aux normes d’emploi, peut constituer un risque de santé, notamment lorsque les dates limites avant consommation ne sont pas respectées. Parlant des impacts sur la santé publique, Dr Modibo Ongoïba précise que certaines maladies génétiques se transmettent de l’animal à l’homme comme la rage, la grippe aviaire, la tuberculose, le charbon bactéridie…On les appelle les zoonoses.
Selon lui, les personnes les plus exposées à ces zoonoses sont les exploitants, les vétérinaires et autres individus travaillant dans le domaine de l’élevage. Aussi, le docteur vétérinaire attire l’attention sur le fait que la sécurité alimentaire peut être menacée par ces maladies animales qui peuvent entraîner des intoxications alimentaires. Lors du lancement de la campagne nationale de vaccination 2025 du cheptel à Konobougou en décembre dernier, le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, affichait l’ambition de son département d’augmenter la contribution de ces sous-secteurs à la croissance économique du pays et rendre leurs produits compétitifs sur les marchés intérieurs et extérieurs. Cette campagne vise à vacciner 81.000.000 de têtes, toutes espèces confondues contre différentes maladies animales.
Anne Marie KEITA
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