
Le jeûne est une pratique qui est recommandée pour tout musulman adulte sain et jouissant de ses facultés mentales. Seuls les enfants en bas âge, les femmes enceintes ou allaitantes et les personnes âgées sont exemptées du lot. En règle générale, la pratique du sport est déconseillée pour toute personne, notamment les sportifs, sans avis médical.
Les personnes portant une certaine pathologie comme par exemple le diabète, ou toute autre maladie handicapante (une trop grande fluctuation de la tension artérielle), ne doivent pas observer le jeûne sans se rassurer auprès de leurs praticiens de la nocivité de leur intention sur leur organisme. Cette précaution vaut aussi pour les sportifs qui doivent prendre l’avis d’un médecin avant de pratiquer un sport ; surtout ceux de très haute intensité comme le football, le basket-ball, les arts martiaux, l’athlétisme, etc.
La pratique d’un sport intense exige de dépenser des calories donc de l’énergie et le joueur jeûneur n’a pas toujours la possibilité «de recharger» sa batterie de calories et d’énergie dans les intervalles de pause comme par exemple boire de l’eau et ou des boissons à base de fruits. Mais entre la pratique du sport pendant le mois de Ramadan et le repos conseillé par le toubib et l’observation stricte de sa foi religieuse, les avis sont partagés. Certains sportifs ne sont pas réceptifs aux messages de prudence prodigués par les médecins. Ils préfèrent écouter plutôt leur conscience religieuse et passer outre les précautions d’usage.
Mais qu’en est-il réellement avec la pratique du sport pendant le mois de Ramadan ? Faut-il écouter et renoncer à la pratique du sport pendant ce mois béni ou faire fi et suivre les préceptes de l’islam ? Comment concilier des intérêts divergents de la pratique du sport pendant le Ramadan ou ajourner l’une au profit de l’autre ? Nous avons approché quelques interlocuteurs qui ont versé leurs avis dans le débat.
Beaucoup de sportifs se posent cette question à chaque mois de Ramadan «Puis-je continuer la pratique du sport pendant le mois béni ?» Le jeûne peut être dangereux lorsqu’on pratique un sport intensif (à cause des risques de troubles cardiaques qui peuvent survenir). C’est pourquoi le jeûne est fortement déconseillé aux sportifs pendant tout le mois du Ramadan, souligne le professeur Alassane Diarra, cardiologue officiant dans une clinique privée de la place. Nous l’avons rencontré vendredi dernier dans son bureau vers 15h, vêtu de sa blouse blanche et son stéthoscope sur le cou, il explique que les sportifs ne doivent pas jeûner et faire du sport.
«À chaque mois de Ramadan, nous recevons beaucoup de patients souffrant d’un problème cardiaque et la plupart sont des sportifs. L’année dernière, j’ai reçu un grand international du football qui était en vacance au pays, dont je vais taire le nom. Il avait jeûné et avant la rupture, il est sorti pour faire un jogging et il a fait un malaise à 200 m de la clinique. Il a été transporté ici. Après auscultations et soins urgents prodigués, il est revenu à la raison. C’est après que je lui ai expliqué les dangers que courent les sportifs de haut niveau d’observer le jeûne et de faire en même temps le sport», introduira t-il.
«Ce n’est pas une bonne idée de jeûner et de faire du sport. Le sport déshydrate le corps et le sportif risque un trouble du cœur. En faisant les entraînements, le sportif peut atteindre un tel niveau que les signes de surentraînement peuvent entraîner des baisses de tensions, car le jeûne affaiblit le corps et le jeûneur ne dispose pas aussi beaucoup de calories. Le peu d’énergie dont il dispose, il le réduise à néant en faisant l’entraînement. En un mot, les sportifs ne doivent même pas penser au jeûne, ceux qui le font s’exposent fortement à des maladies et ces sportifs peuvent faire des accidents vasculaires cérébraux (AVC)», insistera le professeur Alassane Diarra. Interrogé le médecin sportif, Dr Nouhoum Bagna Baby appuiera les propos de son collègue.
Avis partagés- «La pratique du sport déshydrate le corps et le jeûne déshydrate également. Faire du sport et jeûner en même temps est une majoration de la déshydratation. Pour un sportif de haut niveau, il est déconseillé de jeûner, mais on assiste à des situations critiques au stade surtout que ce mois béni coïncide avec le championnat national», concède le toubib. «Je connais beaucoup de joueurs qui observent le jeûne et en même temps jouent. La plupart demande le changement en deuxième période et d’autres ne peuvent même pas jouer et l’entraîneur est obligé de les faire sortir du match. Je déconseille à tous les sportifs de jeûner et de faire du sport.
Un sportif qui pratique un sport intense et en même temps obverse le jeûne met sa santé en danger, voire sa vie», explique le médecin sportif du Réal. Et d’ajouter «Un sportif qui observe le jeûne peut faire le sport après la rupture après avoir mangé beaucoup de fruits, mais je précise, ils ne doivent pas faire de sport intense, parce que ça peut jouer sur le cœur». Les avis des sportifs concernés sont partagés. D’un côté, ils font face à la pression des équipes et de l’autre, ils ont souci de performer sur le terrain. Biba Sidibé est une athlète de 5.000 m et de 1.500 m. Elle se prépare pour le meeting de San prévu ce mois.
Elle observe le jeûne tout en s’entraînant. «J’avoue que ce n’est pas facile surtout vers le petit soir avoue-t-elle. Je deviens très faible et je saigne souvent du nez. Je suis partie voir un médecin qui m’a conseillé d’arrêter immédiatement le jeûne. Chose que j’ai faite et je conseille à tous les sportifs de faire de même. Après, ils pourront comme le recommande la Sunna rattraper leur jeûne dès la fin des compétitions», conseille l’athlète de l’AS Police. Djibril Doucouré qui évolue sous les couleurs de l’Ufas abonde dans le même sens.
«Je me rappelle lors du meeting de San en 2024, j’ai perdu la médaille d’or au lancer de poids et de disque parce que j’observais le jeûne. Cela m’a fait très mal et depuis j’ai pris la décision de ne pas jeûner les jours de compétition. Les médecins nous disent tout le temps que le jeûne est déconseillé aux sportifs de haut niveau, mais c’est très compliqué de respecter ces consignes», confie le multiple champion du Mali. Le milieu de terrain du Stade malien, Lassine Kouma appuie les propos des deux athlètes cités plus haut.
«On ne peut jeûner et jouer au football. Le football est un jeu de fond, le sportif a besoin de beaucoup de calories. Il ne peut pas passer toute la journée sans boire, ni manger, c’est déconseiller et cela affecte sa santé», tranche Lassine Kouma. Pendant le Ramadan, je m’abstiens d’observer le jeûne les jours de match, mais après je paye comme le recommande la religion. Pour la petite anecdote, certains de mes coéquipiers avaient commencé à jeûner au début du mois de Ramadan, mais par la suite, ils ont arrêté parce que beaucoup d’entre eux sont tombés malades.
Le coach Mamoutou Kané se bat tous les jours depuis le début du Ramadan pour leur expliquer que c’est risqué de jeûner et pratiquer le sport», révèle notre interlocuteur. Pour la joueuse Aminata Dia, en revanche, on peut jeûner et faire du sport et c’est juste une question d’habitude. «On peut courir et jeûner, je le fais souvent depuis à bas âge, je n’ai jamais eu de problème. Il suffit de faire attention et de bien manger surtout après la rupture du jeûne. Il faut prendre également des calories lors du sahour (repas de l’aube, ndlr). Depuis le début du Ramadan, je n’ai pas raté un seul jour d’entraînement», confie la joueuse de l’AS Mandé.
Soufflant dans la même trompette que sa camarade, la pensionnaire des Super Lionnes, Aïssata Sidibé estime également que Ramadan et sport peuvent bien marcher ensemble. «On peut jouer et jeûner, je le fais depuis plusieurs années. De toute façon, Ramadan ou pas, je jeûne tous les lundis et jeudis. Pour moi, il n’y a aucun problème. Malgré les consignes du médecin de l’équipe je le fais et je n’ai pas de problème», assure l’attaquante des Lionnes.
Selon l’imam de la mosquée du Badialan III, Ibrahim Sylla, le jeûne du mois de Ramadan est obligatoire pour tous les musulmans et seules quatre catégories de personnes sont dispensées : les malades, les personnes qui ne sont pas en possession de leur faculté mentale, les voyageurs et les femmes indisposées. «La pratique du sport au mois de Ramadan n’est pas interdite par la charia. On peut bien jeûner et pratiquer le sport, tout dépend de la personne. Si la personne est bien portante et n’a pas de problème cardiaque, alors la charia lui impose de jeûner», déclare l’imam que nous avons rencontré après une séance de «tafsir» à la mosquée du Badialan III.
«Si un sportif envisage d’arrêter de jeûner au mois de Ramadan, précise l’imam, la charia lui impose de faire manger 60 nécessiteux. Il doit aussi jeûner 2 mois en plus des 29 jours ou 30 jours dus». Quid des personnes qui zappent certains jours pour cause de sport ? «Ces personnes donnent un demi-kilogramme de mil à une famille démunie et jeûnent les jours manqués après le mois de Ramadan», répond Ibrahim Sylla.
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Le casse-tête des entraîneurs
Avant le début du Ramadan, l’entraîneur d’Afrique football élite (AFE), Sékou Seck a évoqué la question avec ses joueurs et leur a conseillé de s’abstenir de jeûner, surtout les jours de match. Mais la consigne du technicien n’a pas été respectée par tout le monde et celui que les supporters appellent «Backo» constate avec regret que certains continuent d’observer le jeûne.
«Certains joueurs se cachent pour le faire et malheureusement pour eux, ils ressentent beaucoup de fatigue pendant le match. Je suis souvent obligé de les remplacer pour permettre à l’équipe de garder l’équilibre. Nous sommes au pied du podium (23 points, ndlr). L’objectif est de monter sur le podium, mais dans ces conditions ça risque d’être difficile parce que les joueurs ne sont pas tous à 100%», s’inquiète l’entraîneur d’AFE.
Son homologue du Stade malien abonde dans le même sens : «Certains joueurs sont têtus. J’ai beau expliquer que c’est dangereux de jeûner et jouer, ils s’entêtent à le faire. Il est clair qu’un joueur ne peut pas observer le jeûne et être au top physiquement. C’est impossible, martèle Mamoutou Kané dit Mourlé.
«Très sincèrement, cette période d’abstinence est un casse-tête pour les entraîneurs. Même les médecins sportifs n’arrivent pas à convaincre les joueurs qu’ils courent des risques en jeûnant les jours de match», témoigne le technicien stadiste. L’entraîneur de l’ASKO appuie les propos de ses deux collègues. «Depuis le début du Ramadan, tous les entraîneurs du Mali sont confrontés à ce problème», assure Bakara Ba. Et le technicien de renchérir : «On parle sans cesse aux joueurs, mais ils ne nous écoutent pas. C’est dur pour nous, mais il y a la religion et nos moyens de pression sont limités».
Djeneba BAGAYOGO
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